Bien-être, Ma Beauté

Et vous, avez-vous craqué pour la cosmétique bio ?

C’est dans l’air… de nos salles de bains : la cosmétique bio a le vent en poupe et séduit de plus en plus d’adeptes ! Une véritable tendance de fond : le bio ne s’affiche pas uniquement dans nos assiettes, mais fleurit aussi dans nos vanity et trousses de beauté, au point d’exciter l’appétit des poids lourds du secteur. Soucieux de ne pas rester sur le bord du chemin, ils sont en effet de plus en plus nombreux à s’intéresser de plus près (tiens donc ?) à ce “nouveau” marché. L’Oréal vient, par exemple, de lancer sa marque La Provençale Bio en grandes surfaces. Chez Garnier, une nouvelle ligne certifiée bio, baptisée simplement Garnier Bio, serait prévue dans nos rayons dès le début 2019. Et l’enseigne Casino vient quant à elle de lancer sa ligne et marque bio, Ysiance… Décidément incontournable, cette cosmétique bio !
Pour chiffrer cette évolution, la jeune et inspirée équipe de NUOO, fondateurs de la Nuoobox, une box beauté dédiée exclusivement aux cosmétiques naturels et bio, a commandé en cette rentrée une étude auprès de l’IFOP sur le sujet*. Quels sont les produits cosmétiques bio et naturels les plus prisés ? Le prix de ces produits est-il encore aujourd’hui un frein ? Qui achète ces cosmétiques bio ?…

Allez, voici les résultats !

 

La tendance…

—Un engouement de plus en plus fort des Françaises pour les cosmétiques bio !
Aujourd’hui, près des trois quarts des Françaises (72%) ont déjà utilisé un produit cosmétique bio au cours de leur vie. Le recours aux cosmétiques bio n’est ainsi plus l’apanage d’une minorité de consommatrices aisées, engagées ou « éclairées » sur les méfaits suspectés de certains ingrédients sur la santé.

Près de six Françaises sur dix en ont acheté au moins un l’an dernier, soit une proportion qui a presque doublé en huit ans, passant de 33% en 2010 à 58% en 2018.

—Les cosmétiques bio s’imposent désormais comme les produits bio non alimentaires les plus achetés par les femmes (58%), devant les produits d’entretien ménager (54%), de jardinage (36%) et textiles (28%).

—Les produits d’hygiène et de soin du corps (58%), du visage (57%) et des cheveux (55%) se hissent dans le top des ventes ! En l’occurrence : des produits dont l’application est quotidienne et dont l’innocuité (davantage induite par le bio que par un produit conventionnel) est jugée plus importante par les sondées. Le recours au bio pour les produits de maquillage, les solaire, les parfums, les eaux de toilette et les produits de massage est nettement plus faible, avoisinant les 35%.

—L’accès au marché de la cosmétique bio se démocratise, même si le profil de ses consommatrices se distingue toujours par un niveau économique, social et culturel supérieur à la moyenne. Selon l’enquête, les cadres et les professions intellectuelles supérieures sont nettement plus nombreuses (69%) que les ouvrières (43%) à en avoir acheté au cours de l’an passé. Plus sensibles à la notion d’éco-responsabilité et aux effets néfastes que peut avoir l’activité humaine sur la santé et l’environnement, les consommatrices affichent logiquement un positionnement plutôt à gauche sur l’échiquier politique, si l’on en juge par leur surreprésentation dans les rangs des sympathisantes de formations comme Europe Écologie Les Verts (75%), le Parti socialiste (76%) ou France Insoumise (70%). De même, elles sont nettement plus nombreuses dans les rangs des salariées du secteur public (67%) que dans les rangs du secteur privé (55%), et généralement mieux informées sur les effets indésirables que peuvent avoir certains ingrédients (sulfates, silicones, certains conservateurs…) utilisés dans la cosmétique conventionnelle. Enfin, les consommatrices de cosmétiques bio ont souvent une peau plus sèche et/ou sensible que la moyenne. Et elles s’avèrent surreprésentées dans des régions connues pour leur sensibilité à l’environnement (66% en Bretagne) ou à leur forte exposition au soleil (70% en PACA).

—Qu’est-ce qui motive l’achat d’une cosmétique bio ?
Lorsqu’on demande aux Françaises pourquoi elles achètent des produits cosmétiques bio ou naturels, 3 raisons arrivent en tête : la préservation de leur corps et de leur santé (64 %), la recherche de produits efficaces (60 %) pour leur corps et le souhait de préserver l’environnement (56 %). A noter que le souci du bien-être des animaux arrive en quatrième position (50 %).

Le prix reste le principal frein à l’utilisation de produits cosmétiques bio ou naturels, que ce soit chez les utilisatrices (61%) ou les non-utilisatrices (66%). Un chiffre étonnant, qui ne reflète pas vraiment la réalité du marché.

Un défaut de confiance globale ressort dans les autres réponses :
> 46 % des Françaises consultées citent le manque de garanties sur la naturalité des produits, défiance accentuée par le manque de confiance dans l’appellation bio (40%) et par la multiplicité des labels (davantage vus comme des cautions marketing) qui entretiennent le flou.
> 40 % pensent également que les cosmétiques bio ne sont pas efficaces. La naturalité n’étant pas toujours perçue comme un gage d’efficience dans la culture occidentale, contrairement à ce que l’on peut observer en Asie, par exemple.
>Enfin, pour 40 % du panel, le manque d’information sur les bienfaits et les spécificités des cosmétiques bio joue en leur défaveur.

*Étude Ifop pour Nuoobox.com réalisée du 6 au 10 septembre 2018 auprès de 1047 femmes, représentatives de la population féminine âgée de 18 ans et plus.

Pour aller plus loin, le décryptage de la pro…

Laure Friscourt, directrice marketing et développement (secteur beauté) à l’IFOP, apporte son éclairage : 

On remarque une certaine segmentation de la population interrogée, notamment en ce qui concerne la consommation des produits bio/naturels, en fonction de la catégorie socio-professionnelle. En effet, les CSP+ consommeraient plus de produits cosmétiques bio/naturels que les autres ?
C’est effectivement une constante que l’on retrouve dans la majorité des études réalisées autour de la thématique bio ou naturalité, le prix étant encore aujourd’hui un frein à l’achat pour certaines populations au pouvoir d’achat plus restreint. Toutefois, cet écart entre les différentes catégories socio-professionnelles est en train de se résorber. Aujourd’hui les produits bio/naturels touchent de plus en plus toutes les classes sociales et tous les âges. Notons que le bio et le naturel sont deux notions qui se confondent encore dans l’esprit des consommateurs, qui sont par ailleurs en demande de clarification.

Ce phénomène s’observe-t-il également à l’étranger, comme aux USA ou en Asie ?
Dans certains pays ou régions du monde, les choses peuvent être différentes. En Asie du Nord, dans des pays tels que la Chine, le Japon ou la Corée, l’utilisation d’ingrédients naturels est très ancrée dans la culture et les habitudes de consommation (notamment dans l’univers des produits de beauté), beaucoup plus qu’en Occident. Ainsi, l’usage de produits naturels est beaucoup plus répandu que dans notre pays et touche toute la population, quelle que soit sa classe sociale. À l’inverse, aux États-Unis, la notion de développement durable, englobant entre autres la dimension de naturalité et d’innocuité des produits, est moins ancrée dans l’esprit des consommateurs. Cela évolue, mais les États-Unis restent encore aujourd’hui en retrait des pays européens ou de pays asiatiques, tels que la Chine, sur cette dynamique sociétale.

On observe également que certains produits bio/naturels, tels que les soins du visage et du corps, ont davantage les faveurs des consommateurs, contrairement aux eaux de toilette par exemple.
Effectivement, parmi les catégories de produits cosmétiques bio/naturels les plus consommés se trouvent les soins et les produits d’hygiène pour le visage, les soins du corps et les soins pour les cheveux. Ceci s’explique par le fait que les consommateurs ont conscience que ces produits sont absorbés par la peau et pénètrent donc dans leur corps ; ils sont plus sensibles à la naturalité des ingrédients, plus prudents et exigeants dans leur choix. Le domaine de la parfumerie, est, quant à lui, un secteur très particulier de l’univers cosmétique, qui  fait appel au sens et à l’émotion du consommateur. L’innocuité n’est pas le premier critère de sélection des produits dans ce secteur, c’est avant tout le marketing et l’émotionnel qui priment. A noter toutefois que cela évolue, et que la composition des parfums devient aussi un critère dont l’importance grandit parmi les acheteurs de parfums très haut de gamme.

On dénote par ailleurs une certaine méfiance des consommateurs vis-à-vis de certaines appellations bio et des différents labels. Qu’en pensez-vous ?
Il est vrai que l’on observe à la fois une grande dynamique du bio et de la naturalité, mais aussi de la méfiance de la part des consommateurs. Le consommateur se sent souvent un peu perdu, face à la pléthore de labels sur le marché et aux mentions figurant sur les packaging, mais tout cela est en train de se clarifier. Par exemple, certains fabricants apposaient avant la notion 0% sur les emballages pour indiquer l’absence d’un élément dans la composition, alors que celui-ci n’entre pas dans la composition même du produit ! La nouvelle législation européenne permettra de mieux encadrer ces mentions. De plus, il y a quelques années encore, l’utilisation d’ingrédients naturels dans les cosmétiques véhiculait inconsciemment pour les consommateurs occidentaux l’idée d’une efficacité moindre. Aujourd’hui, la tendance est en train de s’inverser : pour plus de la moitié des consommateurs, les produits naturels sont synonymes d’efficacité.

Pensez-vous que les grandes enseignes et les grandes surfaces sont amenées à aller, elles aussi, vers ce marché ?
C’est en effet un véritable enjeu, face à la démocratisation des produits bio/naturels. D’autant plus que les parapharmacies sont en plein boom aujourd’hui en France. Ce que l’on constate sur le marché des cosmétiques bio/naturels, c’est également une émergence de ce que l’on appelle les Indie Brands. Ces petites marques indépendantes réussissent à prendre des parts de marché non négligeables grâce à leur modèle économique beaucoup plus agile. Elles sont d’ailleurs en plein essor outre-Atlantique, notamment dans l’univers du maquillage et des soins. Leur modèle économique leur permet de vendre via une plateforme de e-commerce, beaucoup moins coûteuse que la vente physique en magasin.

Pour conclure ?
Je dirais que même si le bio est présent dans une grande variété de produits, il ne s’inscrit pas encore complètement dans le territoire du plaisir. On observe en effet un manque de sensorialité perçue par les consommateurs dans les produits bio/naturels, ce qui pour ma part, représente une vraie piste à investiguer. Il y a, de plus, aujourd’hui, un véritable travail de clarification de l’offre à faire, afin de faciliter le choix du consommateur qui se trouve encore perdu et méfiant. La dynamique est bonne, mais il reste encore quelques progrès à faire ! »

©Pixabay.

 

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Journaliste de presse grand public : je suis une "épicurieuse", en quête de bons plans et d'infos positives pour me (vous) faciliter la vie ! Toujours à l'affût, un vrai radar ! Ah oui, et puis... " Je crois en la couleur rose. Je crois que rire est la meilleure façon de brûler des calories. Je crois qu'il faut être forte quand tout semble aller mal. Je crois que les filles joyeuses sont les plus jolies. Je crois que demain est un autre jour, et je crois aux miracles ". Merci à la belle Audrey Hepburn pour ces jolis mots, devenus ma philosophie ! Et ça..., c'est BienFaits pour moi !

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