Ça y est, à nous les longues promenades à travers champs, les pique-niques en forêt et les randonnées en famille dans nos sous-bois préférés ! Histoire de respirer… Pourtant, nous avons tous entendu parler des tiques, vous savez, ces p’tites bêtes qui n’ont absolument rien de glamour ! Pire, âmes sensibles s’abstenir ! Il est indispensable de savoir les identifier et, surtout, de savoir quels gestes adopter pour s’en débarrasser…
On assiste depuis quelques années à une prolifération des tiques en France. Un phénomène qui s’explique, entre autres, par les voyages et échanges humains intercontinentaux, le réchauffement climatique, les migrations d’espèces animales, les pratiques agricoles… Parallèlement à cette prolifération, de nouvelles pathologies voient le jour, avec des risques de maladies graves et parfois mortelles, souvent peu connues du grand public. Les tiques vectrices peuvent être infestées (c’est-à-dire en mesure de transmettre des maladies par morsure) par de nombreux agents pathogènes simultanément, jusqu’à 5 selon une étude récente (1). Ces maladies passent généralement par la faune sauvage et peuvent être mortelles chez l’homme comme chez l’animal domestique.
En France, chez l’homme, la maladie la plus fréquente est la maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme) : plus de 33 000 cas par an sont recensés (2). Difficile à diagnostiquer, elle est devenue un enjeu de santé publique. Les tests de dépistage officiels ne sont pas encore parfaitement fiables. Il y a donc urgence à s’informer et à adopter les bons gestes pour protéger toute la famille et les animaux de compagnie (chiens et chats).
Chez l’homme, on considère que si la durée d’attachement de la tique n’excède pas 12h, la probabilité de transmission de la maladie de Lyme est faible. La prévention est l’unique moyen de se protéger.
LES TIQUES, C’EST QUOI ?
Les tiques sont des « parasites », c’est-à-dire qu’elles se nourrissent et vivent à partir d’un autre animal. Toutes les espèces de tiques sucent le sang des vertébrés, principalement des mammifères terrestres et des oiseaux. Le cycle de la tique se fait en 3 phases (larves, nymphes et adultes). À chaque changement, elle se nourrit sur un hôte : des micromammifères (comme les mulots) pour les larves et les nymphes, et des grands mammifères, comme le chien ou l’homme, pour les adultes. En France, il existe 4 espèces de tiques : la plus répandue en France est Ixodes ricinus, celle qui transmet la maladie de Lyme. Les tiques peuvent vivre jusqu’à trois ans.
Leur mode d’attaque
Les tiques ont développé des systèmes pour détecter la présence d’un hôte (gaz carbonique, vibrations, température). Elles se postent à l’affût au sommet d’une brindille pour s’attacher à leur proie afin d’effectuer leur repas sanguin.
Où ? Quand ?
Ces petites bêtes affectionnent les herbes hautes et les sous-bois, mais on peut aussi les rencontrer de nos jours dans les parcs et jardins citadins. Les tiques que l’on trouvait dans les forêts, surtout à la période du printemps et à l’automne, sont aujourd’hui présentes toute l’année.
QUE FAIRE EN CAS DE PIQÛRE DE TIQUE ?
Retirer la tique le plus rapidement possible avec un crochet tire-tique, accessoire indispensable (ne pas utiliser d’alcool ou d’éther !). Les tiques au stade de larves sont difficiles à observer, l’utilisation d’une loupe peut aider. N’arrachez surtout pas la tique avec vos doigts et n’utilisez jamais d’insecticide. Utilisez un tire-tique ou une fine pince.
Désinfecter autour de la piqûre après le retrait de la tique.
Surveiller la zone de piqûre, les jours voire les semaines qui suivent (entre 3 à 8 semaines).
En cas d’apparition d’une plaque rouge s’élargissant progressivement autour du point de piqûre (érythème migrant) ou d’autres symptômes comme des maux de tête, de la fièvre, une fatigue anormale, des douleurs… Au moindre doute : CONSULTER UN MÉDECIN. Plus tôt un traitement adapté est mis en place, plus les chances sont grandes d’éviter le développement d’une maladie de Lyme ou d’une autre maladie transmise par les tiques.
SE PROTÉGER : LES BONS GESTES !
Il n’existe pas de traitement préventif contre les maladies transmises par les tiques chez l’homme. Adopter des gestes simples de prévention est l’unique moyen de protection. Lors d’une balade en forêt (ne pas hésiter à se renseigner sur les régions à hauts risques sur le site très bien fait de Tiques & France qui cartographie et recense ces zones), il est conseillé de :
-Se couvrir les bras et les jambes, porter des vêtements longs, rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ou dans les bottes, et idéalement mettre un chapeau.
-Ne pas sortir des sentiers balisés, éviter les zones trop boisées aux herbes très hautes, notamment dans les régions à risques.
-Éventuellement utiliser des répulsifs contre les insectes sur la peau ou sur les vêtements, en respectant le mode d’emploi et les précautions.
-Inspecter systématiquement au retour de la balade toutes les zones du corps, surtout pour les enfants (si la durée d’attachement n’excède pas 12 h, la probabilité de transmission de la maladie de Lyme est faible). OÙ ? Notamment au niveau des aisselles, des oreilles, du nombril, des genoux, des jambes, du cuir chevelu…
FOCUS SUR LA MALADIE DE LYME
La maladie de Lyme est la maladie infectieuse la plus fréquente transmise par une morsure de tique infectée. Elle continue chaque année à gagner du terrain. La maladie de Lyme est une maladie difficile à diagnostiquer. Elle peut toucher de nombreux organes et fonctions vitales. Lorsqu’elle n’est pas prise en charge assez tôt, elle peut évoluer sur un mode chronique, avec des complications pouvant durer plusieurs années voire des décennies.
La maladie de Lyme évolue en 3 stades de plus en plus graves :
-La première phase survient entre 3 et 30 jours après la morsure de tique. Une rougeur en forme de disque apparaît sur la peau au niveau de la morsure. Attention, cette lésion n’est pas systématiquement observée chez l’homme.
-Plusieurs semaines ou mois après la disparition de cette rougeur, apparaît la deuxième phase caractérisée par le retour des rougeurs, ainsi que des douleurs articulaires et des manifestations cardiaques.
-Plusieurs mois ou années après l’infection surviennent des atteintes cutanées plus sévères, des douleurs articulaires, et des manifestations neurologiques touchant la moelle épinière ou le cerveau. Une maladie de Lyme mal soignée peut conduire à l’invalidité.
Je consulte : Le nouvel outil baptisé CiTIQUE-Tracker (mis au point par l’INRAE) pour découvrir où, quand et comment les tiques mordent en France,
Bon à savoir : Le ministère de la Santé a désigné en juillet 2019 cinq Centres de Référence de prise en charge pluridisciplinaire des Maladies Vectorielles à Tiques (CRMVT) :
•Le CRMVT Grand Ouest basé à l’Hôpital Pontchaillou de Rennes.
•Le CRMVT Grand Est basé dans le Centre Hospitalier Ré- gional et Universitaire de Nancy et le Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg.
•Le CRMVT Centre, basé au CHU Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand et au CHU de Saint-Etienne à l’Hôpital Nord de Saint-Priest-en-Jarez.
•Le CRMVT Sud, basé à l’Institut Hospitalier Universitaire de Marseille.
•Le CRMVT Nord, basé au Centre Hospitalier Intercom- munal de Villeneuve Saint-Georges et travaillant en partenariat avec l’HU Mondor.
(1) http://journals.plos.org/plosntds/article?id=10.1371/journal.pntd.0004539
(2) http://www.santepubliquefrance.fr/Actualites/Borreliose-de-Lyme-33-200-personnes-touchees-par-la-maladie-en-France-en-2015
©Pixabay ; ©DR La Santé de mon chien (lasantedemonchien.fr),
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