« On repart de zéro quand on a eu un cancer. On est d’abord embringué dans le combat médical. On est en guerre, on ne peut pas penser à autre chose. Et puis on sort du tunnel et on voit un début de lumière. Il faut alors se reconstruire : petit à petit, on redevient quelqu’un d’autre… ». Patricia a été touchée par le cancer en 2013. Aujourd’hui, elle a repris une activité professionnelle, mais l’émotion la submerge encore lorsqu’elle évoque ce combat, l’épuisement, le corps qui flanche, le regard sur soi, les relations avec les autres…
Direction les thermes de Saint-Gervais Mont-Blanc – Depuis cinq ans maintenant, Patricia pose ses valises dans la station de Saint-Gervais, au pied du Mont Blanc, pour une cure thermale de trois semaines spécialisées en dermatologie, l’une des deux spécialités de la station avec les affections ORL et des voies respiratoires. Dans cet établissement refait à neuf et plongé dans un parc thermal de 10 hectares, on vient pour prendre en charge l’eczéma, le psoriasis, l’urticaire, l’acné, mais aussi les séquelles cicatricielles et les brûlures (une spécialité), grâce aux propriétés apaisantes, cicatrisantes, anti-inflammatoires et décongestionnantes de son eau thermale. On y vient aussi pour soulager et traiter les effets secondaires liés aux traitements lourds anti-cancer : cicatrices inflammatoires ou adhérentes, lymphoedème, peau desséchée et réactive, muqueuses irritées, syndrome palmo-plantaire, ongles fragilisés… « Nous accueillons les curistes 3, 4 ou 6 mois après la fin des traitements lourds, tout dépend de l’avis du médecin traitant ou de l’oncologue. Des hommes et des femmes : certaines viennent alors qu’elles sont sous traitement hormonal », précise Marie-Dominique Bouvet, la directrice du pôle médical.
Demandez le programme ! La cure dermatologique à proprement parlé se déroule sur trois semaines. Elle est donc prise en charge à 100% par la sécurité sociale, et comprend 2 à 3 consultations avec un médecin thermal, ainsi que 18 jours de soins d’hydrothérapie thermale – dont des douches filiformes délivrées par un médecin thermal ou un kiné, très efficaces pour assouplir les cicatrices et stimuler la sensibilité perdue. On y reçoit aussi des massages de kinésithérapie cicatricielle, une spécialité des kinés de Saint-Gervais. Tous sont notamment formés au massage dermo-épidermique, une technique de palper-rouler manuel créée au sein de l’établissement, et tous sont titulaires du diplôme universitaire (DU) de brûlologie. Attention : pour bénéficier de ces massages, une ordonnance de votre médecin est nécessaire, en plus de l’ordonnance pour votre cure thermale.
Et aussi le programme Viva… Pour compléter ces soins, l’équipe des thermes a concocté le programme Viva pour aider les curistes à agir sur leur bien-être physique, mental et social. Ce programme n’est pas obligatoire et il regroupe 12 personnes au maximum tout au long du séjour. « Notre objectif est de les aider à oublier leur corps souffrance, à renouer avec le mouvement et le plaisir, à faire tomber les barrières physiques et mentales », explique Géraldine, la coach forme santé qui l’encadre. Les activités physiques adaptées sont variées et diffèrent d’un groupe à l’autre : aquagym, marche nordique, yoga, gym, méditation… On y travaille l’équilibre, le centrage, la souplesse, le renforcement musculaire, le toucher aussi pour se réconcilier avec cette peau et ce corps meurtris. Un suivi diététique est également prévu pour faire un point sur ses habitudes alimentaires et identifier ses alliés alimentaires au quotidien. Au menu : 1 consultation avec un médecin thermal dermatologue ; 3 séances collectives d’activités physiques adaptées (de 1H30 à 2H chacune) et 5 séances individuelles au spa thermal entièrement rénové (il est très beau) ; 1 atelier diététique et 3 repas en commun offerts avec le coach sportif ; 1 soin du visage de 30 mn au spa thermal (avec les cosmétiques Saint-Gervais). Sans oublier un bilan individuel avec le coach et un suivi de 3 mois, une fois rentré chez soi, programme personnalisé à l’appui.
On aime : la taille intimiste de cet établissement certifié Aquacert (un label de qualité & sécurité) et engagé dans une approche d’éco-développement. Ici, tous les curistes sont appelés par leur prénom, et la capacité d’accueil est limitée à 2000 curistes par an. Dans le cadre du programme Viva, la prise en charge est ultra individualisée et Géraldine, la coach forme santé, dispense avec générosité son énergie et ses conseils. « La première fois que je suis venue en cure à Saint-Gervais, j’étais épuisée. Après les traitements lourds, on n’a plus de force, on n’a plus de toucher, on a mal au bras, les muscles ont fondu. Mon corps a énormément changé, entre les effets secondaires et les kilos pris avec le traitement hormonal. Le premier contact n’a pas été facile mais aujourd’hui, mon corps réclame ma cure tous les ans. Ma tête aussi : on s’occupe de soi, on s’occupe de moi », témoigne Patricia.
On aime moins… : comme tous les programmes et mini cures post-cancer proposés dans les établissements thermaux en France, le programme Viva n’est pas remboursé par l’Assurance Maladie. Son prix : 326 euros. Renseignez-vous auprès de votre mutuelle : certaines prennent en charge les soins et prestations complémentaires selon la nature de votre contrat.
Bon à savoir : l’eau thermale de Saint-Gervais Mont-Blanc est puisée à 101,5 mètres de profondeur, après un voyage de 6500 ans à travers le massif du Mont Blanc. Elle jaillit à 39°C et se caractérise par sa forte concentration en minéraux et oligo-éléments : sodium, sulfates, chlorures, calcium, magnésium, bore, manganèse, strontium… D’où ses propriétés apaisantes, réparatrices, anti-inflammatoires, cicatrisantes…
Et pour la petite histoire… C’est un notaire royal, Maître Goutard, qui a flairé la bonne affaire en 1806. Alerté par la forte odeur de soufre et par la neige qui fondait plus rapidement qu’ailleurs, il fait analyser l’eau et installe rapidement une baignoire en bois dans la forêt, pour inviter la population locale à venir profiter de ses bienfaits. En 1815, le Dr Mattey apporte la preuve de son efficacité sur les maladies de peau. Il crée un « catalogue des maladies soignées » et établit des protocoles de soin thermal, ce qui provoque l’arrivée massive de curistes bien nés. Les thermes de Saint-Gervais sont l’une des rares destinations thermales à être agréées pour le traitement des grands brûlés en France. Ils ont trouvé leur élan dans les années 60, lorsque la danseuse étoile Janine Charrat, brûlée à 70% sur le corps, est d’abord sauvée par le Dr Cochin, puis traitée avec succès au sein de l’établissement. Depuis 2016, les thermes de Saint-Gervais Mont-Blanc sont exploités par le groupe l’Oréal.
Quand ? Cure thermale dermatologique conventionnée de 18 jours (3 semaines), prise en charge par l’Assurance Maladie. Selon l’ordonnance du médecin, compter plus ou moins 2H de soins thermaux par jour, soit 4 à 5 soins. Jusqu’au 23 novembre 2019, puis du 20 janvier au 21 novembre en 2020. Programme Viva : il démarre tous les 1ers et 3èmes lundis de chaque mois, de février 2020 jusqu’au 21 novembre 2020.
Et aussi : une cure post-cancer double-orientation dermatologie / muqueuses bucco-linguales est également proposée à Saint-Gervais.
Comment y aller ? Accès SNCF : TGV + train jusqu’au Fayet, l’une des trois communes constituant Saint-Gervais ; aéroport : Genève ; en voiture : autoroute du Mont Blanc, sortie Saint-Gervais.
Où loger ? Les thermes de Saint-Gervais Mont-Blanc n’offrent pas d’hébergement sur place, dommage… Mais il existe 25 000 lits touristiques et plusieurs hôtels 2** et 3* à Saint-Gervais, qui est aussi une station-village reliée à deux domaines de ski (Evasion Mont-Blanc et Les Houches/Saint-Gervais, soit 455 Km de pistes). Pour les budgets premium : un hôtel 5*****, l’Armancette, a ouvert récemment à Saint-Nicolas de Véroce, sur les hauteurs. Très belles chambres, très joli spa by Kos et bonne table, tout ceci à proximité d’une remontée mécanique. Compter 10 minutes pour rejoindre les thermes en voiture.
Bon à savoir : les thermes de Saint-Gervais Mont-Blanc n’est pas le seul établissement thermal à proposer une approche post-cancer en France. Vous voulez en savoir plus ? On vous dit tout (ou presque) ici :
Une cure thermale pour réparer l’après-cancer
Renaissance du pavillon Rose à La Roche Posay
Crédit photos : ©Thermes de Saint-Gervais Mont-Blanc
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Bonsoir, Je suis actuellement en cure à Rochefort pour la rhumatologie et phlébologie, mais après le rendez vous avec le médecin de la cure, le médecin m’a déconseillé cette cure, car j’ai subi une mastectomie partielle du sein en octobre 2020. Cause : médicament femara fatigue et cure fatigue. Ma demande est de savoir si je peux faire éventuellement faire une cure chez vous, en 2023 ou dois je attendre le délai de 5 ans concernant la,prise de mon médicament (femara à prendre pour 5 ans). Dans l’attente de vous lire, je vous souhaite bonne réception de la présente. Cordialement. Martine.
Bonjour Madame,
Bienfaits pour nous est un site d’information. Je vous conseille de contacter les Thermes de Saint-Gervais par téléphone pour leur poser la question. Bien cordialement. Anne