La médecine thermale est une solution durable, naturelle et sans effet indésirable, qui a fait la preuve de son efficacité grâce à de nombreuses études. Et si, pour soulager vos maux, booster votre immunité et reprendre votre corps en main, vous partiez, vous aussi, en cure thermale ?
C’est une vraie spécialité en France ! Chaque année, plus de 10 millions de journées de soins sont délivrées par les 110 établissements thermaux implantés sur le territoire. Au cours des dernières années, la plupart ont été entièrement rénovés et continuent de l’être ! Rien qu’entre 2016 et 2021, le montant estimé des investissements s’élève à 825 millions d’euros, chiffre le Cneth (Conseil National des Etablissements Thermaux). Finies, les destinations au look tristouille et vieillissant ! Envie d’en savoir plus ? Allez, on vous dit tout !
Le thermalisme, c’est quoi ?
Le thermalisme, c’est l’utilisation d’eaux minérales naturelles à des fins thérapeutiques. Cette médecine naturelle fait appel aux différents agents contenus dans les eaux, les boues et les gaz : minéraux, oligo-éléments, etc… Pas moins de 770 sources sont aujourd’hui reconnues par le Ministère de la Santé. Elles sont classées en fonction de leur température et de leur profil physico-chimique : toutes sont différentes ! L’eau thermale exerce une double action sur l’organisme : une action chimique, grâce aux oligo-éléments qui passent la barrière cutanée et agissent en profondeur sur les organismes malades en renforçant leurs défenses immunitaires. Et une action mécanique, par l’utilisation des différentes techniques hydrothérapiques – les fameux soins thermaux.
Une cure thermale, pour qui ?
Les cures thermales s’adressent à tous, hommes et femmes, sans distinction d’âge ! Les maladies chroniques sont leur terrain d’élection : 15 millions de Français en souffrent aujourd’hui. Elles permettent une réduction significative des douleurs vasculaires (d’origine artérielle ou veineuse), musculosquelettiques, gynécologiques ou digestives. Mais elles jouent aussi un rôle clé dans l’amélioration de la fonction, les problèmes de peau (psoriasis, eczéma, brûlures, cicatrices…), la gestion du stress (trouble anxieux généralisé, fibromyalgie, burn-out, troubles du sommeil), ou encore le contrôle de la prise de poids. La médecine thermale est aussi recommandée aux patients les plus fragiles, après un cancer, par exemple. Sans oublier l’aspect pédagogique d’une cure, qui est l’occasion de comprendre les mécanismes de sa pathologie et d’apprendre à mieux vivre avec. C’est la vocation des programmes spécifiques d’éducation thérapeutique agréés par les Agences Régionales de Santé, qui ont été développés dans certaines stations thermales.
Mon enfant peut-il en bénéficier ?
Oui, dès l’âge de trois mois pour l’eczéma, par exemple, et dès l’âge de trois ans pour les problèmes de voies respiratoires. La médecine thermale offre des solutions thérapeutiques utiles pour certains types d’affections infantiles, en particulier dans le domaine des infections rebelles des voies aériennes supérieures (rhino-sinusites chroniques, otites récidivantes). C’est le cas aussi des manifestations allergiques cutanées (dermatite atopique) et/ou respiratoires (asthme, rhinite allergique), des dermatoses chroniques (psoriasis, ichtyose) et des séquelles de brûlures. Le séjour thermal combine soins thermaux et actions d’éducation thérapeutique du patient. Les enfants peuvent suivre leur cure avec d’autres jeunes de leur âge, ce qui est un atout essentiel pour dédramatiser et assumer leur pathologie. Pensez-y !
Quels types de soins sont proposés ?
Ils sont tous à base d’eau thermale et sont très variés. Les soins thermaux peuvent être externes : bains, douches, applications locales, vapeurs d’eau minérale, aérosols, inhalation de gaz thermaux, boues thermales, massages, rééducation en piscine, etc. Ils peuvent aussi être internes, comme la cure de boisson, par exemple.
Quelles sont les pathologies traitées en thermalisme ?
Douze grands domaines thérapeutique ont été définis par la Sécurité Sociale. A savoir : rhumatologie (dont la fibromyalgie) ; ORL et voies respiratoire ; maladies cardio-artérielles ; phlébologie ; neurologie (dont le syndrome parkisonnien, la sclérose en plaques, etc.) ; affections psychosomatiques (anxiété, dépression, burn-out, fibromyalgie, troubles du sommeil, fatigue chronique, etc.) ; affections urinaires et maladies métaboliques ; gynécologie ; affections digestives et métaboliques (diabète, surpoids, obésité simple…) ; affections de la muqueuse bucco-linguale (séquelles buccales des traitements des cancers, etc) ; troubles du développement chez l’enfant (énurésie, affections ORL, etc) ; dermatologie.
Est-ce que je peux traiter plusieurs affections en faisant une cure ?
Oui, et on appelle cela la « double orientation thérapeutique ». Il arrive souvent que le médecin prescrive une cure pour le traitement simultané de deux affections : rhumatologie et phlébologie, ORL et dermatologie, etc.
Qui prescrit la cure ?
La cure thermale conventionnée (c’est-à-dire prise en charge par la Sécurité Sociale) comprend 18 jours de soins obligatoires, habituellement dispensés 6 jours sur 7 pendant trois semaines. La cure de boisson se déroule pendant 21 jours sans interruption. Elle est prescrite par le médecin traitant : c’est lui, en théorie, qui choisit la station thermale la mieux adaptée à votre pathologie. Pour pouvoir bénéficier d’un remboursement, il faut que la station thermale soit agréée.
Combien coûte une cure thermale ?
Si ces conditions sont respectées, la Sécurité Sociale rembourse 65% du tarif de votre forfait thermal. Les tarifs varient d’une cure thermale à une autre. La taille de la station, les activités et les soins thermaux proposés sont des facteurs qui influent sur ces tarifs. Pour un curiste, le coût net moyen d’une cure est de l’ordre de 1100€. En général, la totalité des frais de transport et d’hébergement sont à la charge du curiste. Quant aux soins thermaux prescrits par le médecin, ils représentent un coût de l’ordre de 600€ : environ 400€ sont pris en charge par la Sécurité Sociale et les 200€ restants sont à la charge du curiste. Souvent, les mutuelles remboursent une partie de cette somme, mais il faut se renseigner au préalable auprès de votre organisme. D’autres renseignements sur le site du Cneth (www.medecinethermale.fr > Espace curiste > Traitements et tarifs de cures thermales conventionnels).
Comment réserver sa cure ?
Réservez-la le plus tôt possible ! Généralement, il est conseillé de réserver au moins trois mois à l’avance. Vous aurez ainsi plus de latitude pour déterminer les dates de votre séjour et pour choisir votre hébergement : meublé, hôtel avec pension complète diététique, ou autre. Puis, prenez rendez-vous avec le médecin thermal. Dans la valise du parfait curiste ? Des sandales de bain en plastique antidérapantes (si elles ne sont pas proposées par le centre), des maillots de bain (l’idéal est d’en prévoir deux) et un bonnet de bain, une tenue et des chaussures de sport pour les activités physiques sur place (pensez à prendre une serviette !). Pour d’éventuelles activités en extérieur, prévoyez également une tenue confortable ainsi que de bonnes chaussures. Contactez l’Office de Tourisme de votre lieu de cure pour consulter leur programme d’activités.
Que se passe-t’il à mon arrivée au centre ?
Vous consultez un médecin thermal de la station, muni de votre prise en charge et de votre dossier médical. Le rendez-vous a été pris au préalable. Le médecin prend connaissance de votre dossier médical, s’assure de l’absence de contre-indication et choisit les soins qui vous seront dispensés en fonction de votre pathologie : il établit votre ordonnance de cure. La surveillance médicale comprend en général trois consultations, davantage si l’état du curiste le nécessite.
C’est quoi, le « thermoludisme » ?
C’est la découverte des plaisirs de l’eau thermale sous toutes ses formes : bassins d’eau chaude (avec buses de massages, lits à bulles, cols de cygne, cascades, parcours à contre-courant…), saunas (vapeur sèche), hammams (chaleur humide), jacuzzis, piscines chauffées extérieures, etc. La plupart des centres thermoludiques abritent aussi un spa dédié aux soins esthétiques et aux massages de bien-être. Ces espaces non médicalisés se sont multipliés ces dernières années dans les stations thermales. Ils sont ouverts aux curistes, mais aussi à une clientèle familiale, aux touristes, à la population locale… On y accède pour quelques heures l’après-midi ou pour se détendre après une journée de ski. Et les enfants sont les bienvenus !
(*) Études publiées en recherche thermale : Stop-Tag (sur les troubles anxieux généralisés-2006), ThermArthrose (sur l’arthrose du genou-2009), Maathermes (prise en charge du surpoids et de l’obésité-2011), Prisme (prise en charge du syndrome métabolique-2012), PACThe (prise en charge des soins de suite pour les femmes en rémission complète d’un cancer du sein-2013), Thermes&Veines (pour l’insuffisance veineuse-2014), MAPT (Multiple Alzheimer Prévention Trial-2015), Specth (sevrage de psychotropes-2016), etc. D’autres études sont actuellement en cours.
1. ©Thermes de Digne les Bains
© Thermes de Brides les Bains
©Thermes d’Allevard. Rémy Laplane
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